Montauroux : 200 hectares de forêts menacés autour du lac de Saint-Cassien

Montauroux : 200 hectares de forêts menacés autour du lac de Saint-Cassien
Photo FNE 83

À Montauroux, la révision du PLU prévoit la disparition de 200 hectares d’Espaces Boisés Classés, situés en partie à proximité immédiate du lac de Saint-Cassien.

Associations et collectifs alertent sur les risques écologiques et les zones d’ombre dans la procédure.

Des espaces naturels fragiles remis en question

Le projet de PLU propose de retirer 200 hectares de leur statut d’Espace Boisé Classé, selon FNE Var et un collectif d'habitants de la commune. Cent hectares passeraient en zone agricole et cent autres sortiraient totalement du classement.
Ces terrains regroupent des secteurs essentiels pour la biodiversité : la zone naturelle de Fondurane et des massifs forestiers qui structurent la trame verte locale. Selon France Naturel Environnement, aucun diagnostic écologique n’accompagnerait aujourd’hui ces déclassifications, malgré l’enjeu pour les milieux naturels de ces abords du lac de Saint-Cassien.

Une procédure contestée sur plusieurs points

L'association et le collectif d'habitants pointent plusieurs manques dans le dossier soumis à l’enquête publique. Les avis de la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites mais aussi de la Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers, sont obligatoires dès qu’un Espace Boisé Classé est modifié. Ils ne figureraient pas dans le dossier. 
La Mission Régionale d’Autorité Environnementale avait demandé des études complémentaires ; elles n'auraient pas été réalisées. Certains secteurs urbains seraient aussi reclassés en « zone naturelle » pour compenser, de façon surtout théorique, la perte d’espaces boisés.
Enfin, aucun élément n’évalue l’impact sur la ressource en eau ni les risques liés au relief, alors que plusieurs zones présentent des pentes importantes et que le lac de Saint-Cassien reste un milieu sous pression.

Un appel à la prudence avant toute adoption du PLU

Face à ces incertitudes, une pétition demande le maintien intégral des 200 hectares concernés et la préservation en zone naturelle des surfaces menacées de devenir agricoles. Les collectifs réclament également des études écologiques, hydrologiques et agronomiques complètes, afin que les décisions soient prises sur des bases solides.
Si le PLU était adopté sans modifications, les associations envisagent un recours devant le tribunal administratif. L’enquête publique, ouverte jusqu’au 4 décembre, doit encore recueillir les avis des habitants avant toute validation du projet.