La statue de Jeanne d’Arc, érigée dans le quartier Borriglione à Nice, a suscité une polémique inédite après que le tribunal administratif a ordonné son déboulonnage. Ce monument, réalisé par l’Atelier Missor, se trouve dans un jardin jouxtant un parking, en face de l’église Jeanne d’Arc.
Un soutien inattendu pour Christian Estrosi
Le maire de Nice, Christian Estrosi, se retrouve dans une position inhabituelle : allié, pour cette cause, avec Philippe Vardon, ancien cadre du Rassemblement National et opposant d’extrême droite. Avec les élus de son groupe municipal et métropolitain, Philippe Vardon a lancé une pétition intitulée "Non au déboulonnage". Mise en ligne dimanche 19 janvier.
Les membres du mouvement Identité, Libertés, proche de Marion Maréchal, prévoient également des actions de terrain pour élargir le soutien des Niçois, en débutant par le quartier La Libération.
Une décision judiciaire contestée
Philippe Vardon fustige une décision de justice qu’il qualifie de "contestable". Selon lui, elle découlerait d’une contestation portée initialement par un élu écologiste, Jean-Christophe Picard, qui a dénoncé un vice dans la procédure de commande publique. Si une première décision favorable à la Métropole avait été rendue, la seconde, émise par le tribunal administratif, demande le déboulonnage au motif que le marché n’a pas respecté les règles établies par l’article R.2122-3 du code de la commande publique.
📢 LA STATUE DE JEANNE D'ARC PEUT ÊTRE DÉBOULONNÉE À TOUT MOMENT !
— Philippe Vardon (@P_Vardon) January 21, 2025
Aidez-nous à faire pression sur le préfet pour empêcher cette victoire de la gauche, signez notre pétition pour sauvez Jeanne d'Arc 👉 https://t.co/5CG6gxrwC6 pic.twitter.com/V8kNLUsOiz
Pour Vardon, cet argument est insuffisant : "Nous sommes dans le cadre d’une œuvre artistique, pas d’un simple équipement urbain. Cette décision est incompréhensible.", déclare-t-il.
Une critique dirigée contre le préfet
L’empressement du préfet Hugues Moutouh à exécuter la décision judiciaire est également pointé du doigt. "Il n’y a aucune urgence", affirme Philippe Vardon, en rappelant qu’un appel est en cours. L’élu va jusqu’à ironiser : "Je croyais que le préfet était là pour démonter les points de deal, pas pour déboulonner Jeanne d’Arc."
Un débat entre art, idéologie et droit
Bien que la justice se soit uniquement prononcée sur le non-respect des règles de commande publique, le débat prend une tournure idéologique. La statue, œuvre de l’Atelier Missor, est critiquée par une partie de la gauche en raison des affiliations supposées de son créateur à des cercles d’extrême droite. De leur côté, les défenseurs du monument dénoncent une attaque contre un symbole national et religieux.