La gestion du dossier des retraites et l’utilisation du 49-3 par le gouvernement risque de faire le jeu des extrêmes, pour les analystes, alors que la majorité de l'opinion désaprouve le passage en force.
Pour le politologue Bruno Palier, le gouvernement a très mal joué sa communication. Ce directeur de recherches du CNRS chez Sciences Po et auteur du livre Réformer les retraites, cela risque très certainement d’inciter les classes moyennes à choisir le vote Rassemblement National lors des prochaines échéances électorales.
Il explique à notre micro que cela est directement la cause de « la forme que cela a pris et que c'est en train de prendre. C'est à dire une présentation erronée et mensongère d'une part, et d'autre part, le passage en force malgré l'opinion contraire. Ce sont des façons de faire dont on sait qu'elles alimentent le ressentiment social qui nourrit les partis populistes de droite radicale ».
D’autant qu’en outre, « si l’on regarde le contenu même de la réforme, on s'aperçoit que ceux qui vont être le plus impactés sont parmi ce qu'on peut appeler les classes moyennes qui se sentent en déclin (…) et c'est typiquement dans cet électorat-là que l'on trouve le plus grand ressort du vote pour les partis populistes de droite radicale » indique Bruno Palier, par ailleurs co-auteur de la note Les lendemains politiques d'une réforme contestée pour la Grande Conversation de Terra Nova.
